Le Courrier d'Ottawa, 10 Jun 1863, page 1

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P 4# . oo Kp ~ nos rde qui n'app ivent plus que I:eg:ollinz cimulnPr':?tl:i entoure notre 5Ioe et lui sert (:imm ':2:,' es e ram contrel'intempérie de'fi?fia ngonmx climat. Le sombre mantean de la nuit commence & éten-- dre sur la forét son ombre naissant : 'la voix du comducteor in chantier appelant los tra¢aillenrs & clore les tn;;:x de in semaine vient dose fiur: entendre, ot le wig--mam qui tout Pheure 6tait si paisible 'devient a Pins tantle thédtre bruyant tumalte. I1 est cing heures du soir ; Pastre dn jour a laissé depuis qneauu ing-- tants notre horison et ses dernigres luenrs disparaissent graduellement & " Cest aujourd'hui Samedi," se di-- sent réciproguement les camarades depuis le matin "et nous allons de-- main participer au festin que nous a promis le foreman pour inlnfurer la coupe du cinquidme mille billots que nous complétons anjourd hai." "1'..-1 est Pentretien général du chantier des " Erables" Samedi le 24 coursnt. _ Glisse, mon canot, glisse Sur le fleuve dazar ! Qn'un Maniton propice A in fille des bois donne un ciel toujours par! De la forét la brise aa frais murmure Fait soupirer le feuillage mouvant ; L'écho se tait et de ma chevelure L/6béne flotte au gré du vent ! Glisse, mon canot, glisse Sur le fleuve d'uurq Qu'un Manitor propice A la fille des bois donne un ciel toujours pur ! J'entends les pas de la biche timide. . . .-- Silence!.. vite! un are et mon carquois ! Voiez! volez! 6 ma fléche rapide ! Abattez la reine des boi-r Qu'un Maniton propice A Ia fille des bois doune un ciel toujours pur! Glisse, mon canot, glisse Sur le fleuve dPazur! Qa'un Manitou propice A la fille des bois donne un ciel toujours pur Le guerrier blatic regagne sa chaumine ; Le vent du soir agite le rosean, Et mon canot, sur la vague argentine, Bondit léger comme Poisean. Feuilleton du vourrier d'Ottawa. UNE SCENE DE CHANTIER AUX CHANT DE LA HURONNE Litterature. 'Troisieme Annee. Glisse, mon eanot, qlim Sur le fleuve dazar! A M. KRNEST GAGNON. " ERABLES." JOURNAL PUBLIE DANS LES INTERETS FRANGO--CANADIENS DV CANADi"CENTRAL Néanmoins, en pen de temps cha-- cun s'est rcquitté sans paresse de--cet unique devoir du chantier contre Je q!e?m' 8'6l@vent jamaia la moindre réplique on le plas léger murmure ; tout a disparu de la tfile, les convi-- vesse tirenta l'écart et les meots n'ont lu':o "z'uod:z tneafla"l;w existence ot place qu La table 'gig'nteuqne, un des prin cipanx ornements de notre demeure ; In ooms)ngne tonjours chérie et res-- sectée ies hommes, resplendit bientot 'une affluence de comestibles qui en encombrent Ia surface. Les grillades de lard Bont surtout wntes, la melasse qui toujours, t le tour des trente--denx dishes qui servent au 'personnel de l'établisse-- ment ne fait pas défaut ; le thé exha-- le une famée 3ni resserfible A celle qui s'échappe de la bouilloire d'une locomotive en monvomenmd'énoe- mes tranches de pain complétent 'en-- semble dn composé du repas ; le tout est soumis a Pavidité de la foule affa-- mée qui s'attableet fond des yeux los provisions due les dents ne peurent suffire a la convoitise de Pestomae qui les dig@re. . -- Le Cook prend un air un peu revé-- che et mécontent afin d'échapper anx goguenarderies qui n'épargnent per-- sonne de ses conps ot vaquer plus tranquillement & préparer la table pour le sonper. F . Chacun donne Pétat do ses travanx de la semaine; de joyeuses alterca-- tions, de vifé débats prennent place ; les railleries, les plaisanteries se suc-- cédent et il faut que le pauvre cook's mate soit comme d'habme le point de mire des farceurs. Tout oependx{r;t, \;n, ce soir, sur un train plus qu'ordinaire : cest Ia veille d'une grande fdte de chantier. Tous, sont sous le toit hospitalier et entourent en un clin--d'csil ra cain-- buse d'une double haie d'hommes ro-- hustes, In fifnre rougie par le froid, se pressant d qui aura la place Is plus comfortabie et s'élon, t en godtant ]esnlzienfaits d'une: p'lnle\lr temperée. Le chantier, ob il n'y a qu'un ins--{leur gousset lo caiwmet de bois que tant on n'entendait que le pgfillement | chacun a confectionné pour son pro-- des tranches de lnrg salé pendant In|pre usage et plus d'une forguette de cuisson et les longs soupirs que la cha--| tabac est & in fois manipulé, hacké et leur arrachait des pounons du Gook|sonmis & la combustion afin d'en sa-- retentit bientot des cris joyeux des| vourer l'ardme. bucherons, des chatnenrs, des scieurs,| _ Lo narcotiqne, en brélaut répand des sapeurs, des charretiers, etc , etc., | une épaisse fumbe quiso dilate et a'6-- qui arrivent en foule et se pressent & | tend par tout l'in&ieur du chantier la porte qui s'ouvre subitement et/et chacun prend sa place pour; la donne passage & tous sans distinction: | veillée. Les uns s'étendent en bail-- MFICES PUBLICS DOTTAW'A. C Courrier ' Pendant que I'un contait le conte de "la belle jarretiore verte" le harle-- ment da {onp vint distraire le bon entrain de la soirée ot il fallut partir afin de donner la chasse anx maran-- dears qui étaient mombréax et qui Je fus & mon tour Pobjet des per-- stffl de mes condisciples qui me rnilgnt A cause de ma passion pour ln lecture: " L......dir " Appor-- tera bientot A son on soit son ps:?i livre de contes, soit ses gazetta# pour lire ?endmt que s'abfttra son arbre." Un rire malin traversa Pan-- ditoire et jo fror;&si le sourcil en signe Pinsonciance. N'ayantrien de mieux & faire, 'an deux entortia Ia chanson : " Derrigre chez nous y.mt-un étang t tous ndirent lein gosier cette romr:':e mm'hm& qui E?.nt d'échos parmi los voyageurs. Les jeuncs ong pensént a leur blom%e et scgt:rqnm n?;uent récipto' quement leurs @ s, Wantres enfin sont & attisor le fou de la cambuse of briile cing a six grosses buches de nte-- risier vert sur lesquelles on place un barril a lard tout enduit de graisse et de sel et on jouit d'un nouvean spec-- tacle, alors que les flammes o'étemrt;:t A Sa charpente qui «'El&vent perpen-- diculfigéement sur le bificher et porte la flamme jusqu'an dessus de la gran-- de cheminée de bois, par oil s'échappe la fumée. Cette scéne toute étrango pour moi me fyt agréable et amu-- sante, et jo dis profiter de la lumidre gue répandait partont co few de joie pour aigniser ma hache et jeter en suite un comp d'csil sur les numéros du Courrier dg 3 et du'10 conrant ne 'on vient de m'apporter dn bu-- g.;sn de poste dea Rlu)pklandm-.foe- ima. Lo narcotiqune, en brélaut répand une épaisse fumée qui so dilate et a'6-- tend par tout l'in&ieur du chantier et chacun prend sa, place pour; la veillée. Les uns s'étendentien bail-- lant sar 'épaisse couche de sapinage 3111' leur sert do litigre, pendant que 'autres formont un autre groupe en se tenant assis, en fuumnfienw pipe sur une grossi¢re banquette qui en-- cercle la cambuse ; les coudes appu-- {)én sur leurs genoux et le menton; gé dans le creux de leurs inains is se recheillent et invoquent le m')uve'-' nir d'u_rle lus@nre du temps passé. Ottawa, (R.C.) Mercredi matin 10 Juin, 1863 Vue de PHotel du Parlement [ --L'avantinidi se puesa rapidement et plus d'an rgnrd se towrna simul-- tanément du c6té de in table oi re-- tentissait déja les joyenx sons dos as-- sicttes ot des dishes do fer blane alors que le Cook préparait les couverts ur le diner, qui devait se ; g:fi'imt pruv?:et que je vais E: -- tot Mr. le' Rédactenr vous passer comme un panomima, sana vous offrit & le partager, de %.:rdo m'attirer les mauvaises grices de ns compagnons qiti se disent dong pour le tout. prier je chantai; " Rendez--moi ma patrie ou laissez--moi monrir ;" mais elle ne plat pas A,Vanditoire et je diis leur GM?" quelque chose qui sen-- tait pius Te chantier, * l')anflesdpri-' sons de Nantes," trouva un 6cho dats toutes les boughes et cette fois je fiis appiaadi,' _ _'-- § Une légore avalanche de neige vint mettre fin aux exercices et chacun reritra au coin du feu et on me pria de leur envoyer une chanson ; sur ma réponse que j'étais tros mauvais chan-- teur, on m'assura que plus un hom-- me chante mal & la ville plus il chante bien an chantier. Sans me faire l/rq)l Le préléminaire--ne fut rien d'ex-- traordinaire et le déjetmer flnitfllnenplm alerte dit ouvrir en face du chantier une e;réoa d'exervices gymnasti que sulvirent bientdt pFu{ieuri A\?l':: amart gm'émn-a et jo les visaccomplir des tours de son l'eue surprenguts et tous lee autres S'npphndlr et de pi-- xler Porgueil des actours qui rivngi-' rent d'efforts pour so surpasser Ien' tins los autres. PCCTUTHE 7 2 . La nuit parut longue aux gour-- mands qui n'avaient pasg un instant gerdn le sonvenir du b'vmq'llm l(.l:: len-- emain et pour mo servir du de nosoik&g:a conteure, je dirais g:';l: 'les contes le temps passe vite ot ce, lendemain tant convoité parut enfin et chacun dut se drosser en habits do' fote pour Poceasion. _ On dut se mettre an lit aprés avoir un pou ri de In défaite des intrépides chasseuts nocturnes et se disposer an sommeil. -- 7 Une exeursion d'ane couple dhen-- res nc fut pas heurcuse aux chasseurs et ils revinrent au chantier honteux de la futilité de leur poursuite, sans aveir pu: triompher d';o leurs proios qui fuirent devant oux. étaient venus jusque dans notre basse-- vour éveiller le roi de la volaille qai prouva sa perspicacité on faisant en-- tendre les accords de cette chanson qui chaque matin vient provoguer notre réveil. ~ 40ttatda M Tout le monde se 'retrancha dans quartiers de loisir et los pipes fa-- rent de nouveau reprises ot nises en opération pendant que les confes étaient encore l'amusement du quart Vers la fin du diner, alors que cha-- eun commenQait a faire In grimace aux bon--bons qu'il portait a «a bouche avec dépit, les plus forts mangeurs, les plus gloutons so défi¢rent les uns les antres dans nne lutte pour avaler le résidu de la table ; leurs efforts fu-- rent néanmoins vains et infructnoux, et ils durent s'endormir sur lau-- ;;a:v, en knm:mt l? dos anx rebels qu'ils n'avaiont p jn-- guer ot mgmm & leur vnflmj | _ Bans attendfe invitation accoutn-- |mmée,'tous prirent place a la table en |répondant d'an air moqueur anx ré-- {primandes dn Cook qui tangait In Jprécipitation des convives. [Néan-- moins les attaques sur les plats n'en furent pas moins furibondes et fruc-- tuouses ot en quelqnes instants tout était divieé plue ou moins judiciouse-- mout en trente--deus partics qui dis-- scrniuaieutfl vue d'flsrl aprésies ron-- es de table que faisaiont raisonner les gugiérs & moiti6 remplis des mots déle¢tables que suppléaient Fappétit avide des gourmets. On paria en abondance 3: In chasse, de ll:a péche, de I'rdresse de Pierre Mickmack, Phabile Aigonguin qui nous avait fourni le gig?er ui comfomit le re-- Eu; enfin une '}oil de plus on était eureux d'étre au chantier, et on on-- bliait les travanx do la veille ct conx du Zendematn. T\ faisait beau, il fai-- sait chaud ; un gros fon pétillait sur la cambuseet les trois vitres qui com-- pose l'unique fengtre de notre gite projetait une petite clarté qui était pins que saffisante pour nous perinet-- tre de diviser les bowohéc« et en choi--| sir Nespéce anivant les goits do cla-- La marmite béante étant tirée du bucher ardent nous laissa voir un énorme quartier d'orignal assaisonné de nombreuses tranches et d'un gigot de castor qui exhaldrent Fodeur In plus agrénhlle, alors que tons les bras #'offrirent pour nidcrq]e Cook & trans-- porter le plat snr la table solide qui [doit le recevoir. Daus une autre marmite sont en-- tassées une légion de truites que les nombreux lacs qui nous entourent ré-- céleit en abondance, ct dans lesquels le rets avait commis des déprédations In veille de notsp fate, et quelques plate remplis lje%eigneu comp?éti;- rent Pensembl@ du ropas. + 10-- Marttawax Les Erables 20 | Février; 1868; :/ et | voulut pas;' ce fut une bien Surpre-- |uante déception pour moi, apris avoir J6té téinoin des upplaudissements qui Paccugillit dans une nutro ocension, alors que cette chanson était chantée par un amateur célébre, un contem-- porain battu par la tempéte jusques sur les bords de POttawa : en neeu-- sai mon origine et jo chanfai nu mi-- lien des acclamations universclles 5t sut'un voyagour qui rovient des 20y¢-- e#." Je crus que je pourrais biontot {rigucr les nu#frugcu des voyagours pour sortir de mon noviciat, et J'étais content de_ mofunéme; dans cette oecasion j'ni reconnu la justico du ju-- ement 1f'un ani oblig/ qui me donna \f'uvin charitable d'alier nn chantior ol je mo' trouverais . chez--noi.--Cet am1, ce protectcur de ma dostinée re-- conmaissant en moi les dispositions nécessaires mn'nvisa de retenit la place do marmiton : mais je n'ai pu Pobte-- nir, ma fr6le constitation no le per-- l'r'mnflnt pas, et on m'n' préposé g'la dheure ot pour tout -- Uaprog--midi quelques chansons ot quelques conter nous firent trouver Paprés--dincc--as-- sez courte et agréable. Apros le son-- per il m'a fallu leur ervoyer encore * une chanson " Le Soleil de ma Bre-- tagne" fut accucilli par des huces et des siffletset les cris de " pas de chan--, sons de aautew de comploir ;" Jfesen-- yai * The jaunting car;" mais on nen 7 otre Mémmneak »PWVAV/ OWY : We L Li'

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